agriculture du Sud Quel impact de la Pac ?
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Comment les producteurs de lait ouest-africains peuvent-ils rivaliser avec les importations de poudre de lait européenne, écrémée puis réengraissée avec de la matière grasse végétale ? Avec une différence de coût de l’ordre de 60 %, les entreprises agroalimentaires locales font vite le calcul. Même si la filière laitière ouest-africaine a des marges de progrès techniques, aucun effort ne paiera face à cette concurrence déloyale, a insisté Hintadou Amadou, de l’APESS (1), lors d’un séminaire à Paris, le 11 avril.
Organisateur de l’événement, le Gret (2) questionnait l’impact de l’agriculture européenne sur les paysanneries du Sud. Il plaide pour que l’Europe régule son marché intérieur et cesse d’« exporter ses problèmes ». Mais aussi qu’elle raisonne ses importations. Surtout de soja. Son expansion en Amérique du Sud est lourde de conséquences, selon Marielle Palau, chercheuse au Paraguay : accaparement de terres, déplacement de communautés autochtones ou de paysans (200 000 personnes en Argentine), déforestation (30 Mha en dix ans), hausse de 190 % des fréquences de cancer dans certaines zones de culture intensive…
Pour nos éleveurs comme pour les paysans du Sud, la Pac doit encourager l’autonomie protéique des élevages, conclut le Gret.
B. Lafeuille
(1) Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en savane.
(2) ONG française de développement .
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